Page:Rodenbach - La Belgique, 1880.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Recueillit les mourants, transporta les blessés
— Humble sœur-grise, aux mains délicates et sûres, —
Et leur prêchant la paix lorsqu’ils étaient pansés,
Elle rouvrit les cœurs et ferma les blessures.

Le Roi, loyal monarque et généreux savant
Veille aux explorateurs, ces grands porte-lumières,
Qui, malgré le soleil et le sable mouvant,
Vont au cœur de l’Afrique arborer nos bannières.

Et la Reine, imitant ces mages d’Orient,
Conduits à Bethléem pour baiser les mains fraîches
De Jésus qui les vit venir en souriant,
Visite les enfants des pauvres dans les Crèches.

Aussi comme on fit fête à leurs Noces d’argent !
Comme on les acclama, ces femmes accourues
De la riche cité, du village indigent,
Qui déroulaient leur long cortège dans les rues !

Elles vinrent, au bruit éclatant des clairons,
Présenter à la Reine un riche diadème
Dont tous avaient payé sou par sou les fleurons,
Comme pour témoigner que tous l’aimaient de même.