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CHOSES DE L’ENFANCE


Là, vers Noël, à la nuit proche
Nous déposions nos souliers…
Combien de détails familiers
S’éveillent au bruit d’une cloche !

C’est là que la plus jeune sœur
Apprit à marcher en décembre ;
Le moindre coin de chaque chambre
À des souvenirs de douceur.

Rien n’a changé ; les glaces seules
Sont tristes d’avoir recueilli
Le visage un peu plus vieilli
Des mélancoliques aïeules.

Tout est pareillement rangé
Et, dans la lumière amortie,
S’éternise la sympathie
Du logis qu’on n’a pas changé :

Fauteuils des anciennes années
Où l’on nous couchait endormis,
Fauteuils démodés, vieux amis,
Avec leurs étoffes fanées,