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PROMENADE
Combien mélancolique était la promenade
Trois par trois, en automne, aux fins d’après-midi,
Lorsque nous traversions un faubourg engourdi
Où sortait des maisons pauvres une odeur fade.
En longue file noire et morne, nous allions
Comme enrégimentés et nous parlant à peine
À travers la banlieue isolée et malsaine
Ecoutant dans le soir mourir les carillons.
Nous subissions déjà le coudoiement hostile
Des compagnons méchants qui nous faisaient souffrir :
Car ce sont les plus doux qu’on s’acharne à meurtrir.
Les plus inoffensifs des oiseaux qu’on mutile.