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Page:Rodenbach - La Mer élégante, 1881.djvu/48

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Mais c’est l’heure du bain. Holà !…
Toutes les cabines sont pleines ;
Et ce n’est qu’après bien des peines
Qu’on peut s’habiller en gala.

Oh ! le costume drôlatique !
Dieu qu’on est laid ! Dieu qu’on est sot !
N’importe ! on court, on fait le saut
Comme un clown au corps élastique.

La mer est calme ! c’est un lac !
On plonge, on nage, on fait la planche,
Et l’on a sur la vague blanche
Comme un bercement de hamac ;

Et quand le vent gonfle les lames
La mer dans ses emportements
Semble rouler des diamants
Et les attache au cou des femmes.

C’est si charmant qu’au bord de l’eau
Un jeune peintre aquarelliste
Épris d’art franc et réaliste
Contemple en rêvant ce tableau,