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L’Oubli


Hélas ! est-il donc vrai que les tendresses vagues
Qu’attisent les concerts et les bals élégants
Nous passent sur le cœur comme ces ouragans
Que, dès la nuit suivante, ont oubliés les vagues ?

Et qu’on peut s’arracher du cœur comme des dagues
Ces amours que bientôt on trouve extravagants ;
Et que, changeant d’amours comme on change de gants,
On va porter ailleurs des bouquets et des bagues ?…