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Page:Rodenbach - Le Carillonneur, Charpentier, 1897.djvu/128

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XIV


Le foyer de Borluut devenait de plus en plus morne. Le mystérieux état de nerfs de Barbe empirait. Ses irritations étaient fréquentes et durables maintenant. Encore et toujours, pour des riens, une contrariété de ménage, le bris d’un objet, une contradiction, le moindre malentendu, elle s’emportait, tombait à des colères instantanées, des rafales qui ne laissaient après elles que des feuilles mortes. Mais, au surplus, désormais, la crise persistait, transformée, aboutie à des prostrations, des idées noires, une face livide où des larmes coulaient comme la pluie sur un tombeau. Joris, apitoyé, quoique encore meurtri et le cœur en sang de l’alerte, tentait alors des paroles douces, un baume d’amitié et de réconciliation. Il aventurait une main calmante sur la main, un attouchement vers le visage, essai de fluides ! Barbe le repoussait avec dureté ; et sa bouche, qui semblait un fermoir, se rouvrait soudain pour une explosion de mots violents, une chute nou-