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III


La guerre était déclarée entre Borluut et les magistrats de la ville qui, la plupart, hommes d’affaires et de spéculations, étaient engagés dans l’entreprise du Port-de-Mer. Borluut les avait dénoncés. Il leur fut dès lors un suspect, presque un traître. Encore un peu on le traitait de mauvais citoyen et d’ennemi public. Les journaux de ses adversaires ne lui ménageaient ni injures ni attaques, à lui et à ses amis. Toutes les petites vexations lâches et occultes commencèrent.

La Société des archers de Saint-Sébastien, dont il était Chef-Homme, touchait annuellement un subside, de quoi acheter quelques pièces d’argenterie pour offrir en prix dans ses concours de tir. L’allocation fut retirée, par vexation vis-à-vis de Borluut, et aussi parce que la Gilde paraissait pactiser avec lui, faire opposition au projet.

Mais ce fut surtout contre Bartholomeus, le peintre, qu’une campagne s’engagea. On le savait lié intime-