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Page:Rodenbach - Le Carillonneur, Charpentier, 1897.djvu/324

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comblé la mesure de sa méchanceté ou de son détraquement en le violentant, cette fois, parmi les pires offenses et menaces.

En ce moment, il l’entendait, au-dessus de sa tête, à l’étage supérieur, rouler des malles, vider des armoires, recommencer ses projets ou ses simulacres de départ, comme elle en avait l’habitude, après chaque scène.

Joris écouta les bruits à travers le plafond, arpenta sa chambre, s’exalta, se mit à parler tout haut :

— C’est moi qui partirai le premier, et pour le voyage d’où on ne revient plus ! Je suis las, jusqu’au bout. J’en ai assez. Demain serait encore une journée horrible : de nouvelles scènes avec Barbe ; ou sa fuite, sans savoir où, comme une égarée ; et le désordre étalé, les pierres, ces ignobles souillures partout ; et des ennuis, des formalités de police et de justice ; et, tout autour, le rire sauvage de la ville, quand on apprendra la nouvelle. Non ! je me sens incapable de vivre encore cette journée, à aucun prix ! Je serai mort, auparavant.

Joris raisonnait, était redevenu très calme. Il s’étonna même que sa détermination eût été si nette et si rapide. Sans doute qu’il la couvait dès longtemps. Depuis toutes ces dernières semaines, il jouit trop de la mort, en montant dans la tour. Ce fut comme l’initiation, un pressentiment, l’ombre déjà sur lui du but dont il approchait. Maintenant il allait le toucher. Quelle paix soudaine se fit en lui, dès qu’il