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Devant les ruines du Château de Laroche.

.  .  .  Je m’égare rêvant
Le brillant moyen-âge et la chevalerie.
Th. Gautier.


Je t’aime, vieux château couché sur la colline
Avec tes murs croulants que la vieillesse incline
Sous un linceul de lierre, ainsi que des tombeaux.
J’aime tes corridors et tes morues tourelles
Abritant sous leur ombre et leurs ramures grêles
Autrefois les guerriers, aujourd’hui les corbeaux !

J’aime aller rêver seul dans tes salles muettes,
Au bord de l’escalier qui mène aux oubliettes,
Gouffre où l’on croit ouïr des bruits mystérieux !
J’aime voir s’écrouler dans l’Ourthe tes murailles,
Noir donjon ! comme on voit s’échapper les entrailles
D’un aigle que la foudre a frappé dans les cieux !