Page:Rodenbach - Le Foyer et les Champs, 1877.djvu/79

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Au fond d’un bois épais
Un chevalier français
Sur le couple s’élance :
« Lâche ! où donc as-tu pris
« Celle que je chéris ?
« En garde ! haut ta lance ! »

« — Morbleu ! foin de ton gant ! »
Répond l’air arrogant
Notre Jean de Nivelle,
« Mais toi plutôt, dis-nous
« Qui veux-tu pour époux,
« Ma gente damoiselle ? »

« — Mon galant seigneur, las !
« Ne vous en fâchez pas :
« Vous avez l’âme fière,
« Or, c’est mon fiancé
« Que j’avais délaissé
« Pour contenter mon père. »

Jean lui dit : « Allez donc,
« Vous avez mon pardon
« Car vous vous montrez franche. »
Mais voilà son rival
Qui, poussant son cheval,
Lui dit, poing sur la hanche :