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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/104

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tôt, pour travailler de bonne heure… (Il tend la main à Hughes.) Au revoir !

HUGHES.

Vous devez me trouver bien lâche ?

JORIS.

Au contraire !… Il est facile de quitter une femme qui vous fait du mal. Ce qui est courageux, c’est de la subir, de porter son fardeau de souffrance.

HUGHES.

Non ! non ! je suis lâche !

JORIS.

Le lâche est celui qui fuit la douleur… Vous, vous osez l’affronter. C’est la pire ennemie. Elle fait des blessures qui ne saignent pas et des héros qu’on méprise. Vous êtes un de ces héros silencieux de la douleur… Je vous admire… Je vous plains.