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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/21

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formelle. Il y va de son indépendance et de sa dignité même.

BARBE.

Eh bien, je patienterai. D’ailleurs mon maître a tant besoin de moi… Une autre ne mettrait pas ce silence, ces précautions, autour de sa douleur. Moi, j’ai l’habitude de marcher dans les églises. Et c’est ainsi qu’il faut marcher autour de lui…

SŒUR ROSALIE.

Alors, il vit tout entier dans ses souvenirs, et toujours seul…

BARBE.

À peu près. Il n’a qu’un seul ami, M. Joris Borluut. Un vieux garçon, — mais qui a l’air aussi d’un veuf, — le veuf d’on ne sait quoi… Il vient ici souvent, l’après-midi, presque tous les jours… (On entend sonner l’heure à la pendule.) Tiens ! voilà cinq heures !… C’est son heure… Et il est exact comme notre vieille pendule…