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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/96

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frêles… La ville dans le brouillard a l’air presque irréelle… Et cela fait souffrir davantage…

JORIS.

Et elle ?

HUGHES.

Toujours la même !

JORIS.

Avec des dents de proie dans son visage de rêve !

HUGHES.

Des dents qui me dévorent… Je n’ai pas eu la force de rompre quand il fallait… Vous vous rappelez, Joris, mon soir de sacrilège… Je croyais en finir, la quitter, elle me faisait horreur ! Dès le lendemain, elle m’a repris, autrement, par ses caresses, ses baisers savants… Ah ! la misère de notre corps… Cette Jane a lié ma chair à sa chair… Et pourtant, je la déteste…

JORIS.

Elle est méchante ?…