Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/185

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Comme tout cet amas en nous de vieux décors
Pâlement restitue au fond de la mémoire
Un peu de la féerie en gaze rose et noire ;
Et comme l’air lui-même est oublieux des cors
Qui firent, dans des soirs éloignés, violence
À la virginité pensive du silence ;
Mais l’air en garde à peine un souvenir rosé ;
L’air est non moins guéri, non moins cicatrisé
Que de quelque blessure infime d’ariette…
Comme tout se déprend ! Comme tout s’émiette !