Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/208

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VI

Il flotte une musique éteinte en de certaines
Chambres, une musique aux tristesses lointaines
Qui s’apparie à la couleur des meubles vieux…
Musique d’ariette en dentelle et fumée,
Ariette d’antan qu’on aurait exhumée,
Informulée encore, et qu’on cherche des yeux :
Rythmes se renouant, musique qui tâtonne,
Le vieil air se dégage un peu, se nuançant
Grâce au pianotement de la pluie, en automne,
Sur les vitres ; et l’air, changé comme un absent.