Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/215

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Silence des quartiers monotones. L’espace
Est indistinct, d’un vague où tout semble éloigné ;
Et l’on entend, tandis que le soir a saigné,
Les lointains cris d’enfants en oubli de la classe.
Sois-même, dans la rue, on regrette les bons
Naguères parmi la maison familiale
Et son enfance et l’âme en ce temps liliale
Et la tiède chaleur de lampe et de charbons.
Les dimanches : tant de tristesses ! Tant de cloches
Vers le faubourg où la lenteur des pas conduit…
Une lanterne en ce commencement de nuit
S’éclaire doucement comme un œil qui reproche.