Page:Rodenbach - Les Tombeaux, 1895.djvu/30

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Il n’y a plus qu’une immense herbe livide, dont la pâleur avère encore l’ancienne destination. Nul ne veut du terrain triste et n’a souci d’asseoir sa maison parmi des souvenirs d’ossements. L’enclos a trop appartenu à la mort pour se réconcilier avec la vie.

Or, parmi cette solitude vide, à la place même où s’érigeaient les trois dalles debout, qui étaient jumelles et toutes voisines, il a poussé, on ne sait comment, un vaste Lys.

Il s’érige, d’un blanc de neige et de