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Les Absentes.


À ma sœur Marie.

 

I



Le soir, quand je m’en vais tout seul le long des rues,
Vers les faubourgs, pour voir le soleil se coucher.
Je sens autour de moi mes deux sœurs disparues
Comme des oiseaux blancs autour d’un noir clocher.

Et j’en rêve avec plus de tendresse et de force,
Car le temps ne peut rien si le culte est fervent ;
Comme il advient des noms gravés sur une écorce
Toujours leur souvenir pénètre plus avant.