Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/25

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On posa les cercueils devant la fosse ouverte,
Et le prêtre en surplis chanta l’adieu final
Auquel le fossoyeur, tendant la branche verte,
Répondit d’un ton triste et d’un air machinal.

Enfin on fit glisser dans la tombe apprêtée
La bière qui rendit un affreux grincement ;
Et chacun à son tour jeta sa pelletée
Et la terre roula lentement, sourdement…


III



Mon dieu ! c’était pourtant une chose inutile,
Prendre ces deux enfants à leur petit foyer ;
A quoi peut-il servir que le champ soit fertile
Lorsqu’un seul coup de vent doit tout y balayer ?…

C’était bien peu pour vous les laisser vivre et croître !
Et si vous désiriez les voir à vos genoux,
Vous aviez le couvent et vous aviez le cloître
Qui nous les conservaient en les prenant pour vous !…