Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/35

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Puis après ces accès de spleen et de colère
L’homme se résigne, et s’unit
A ce mystérieux calme crépusculaire
De l’oubli qui commence et du jour qui finit.

On dirait d’un condor, aux allures hautaines
Dans sa cage au treillis tordu,
Qui rêve par moments des montagnes lointaines,
Et voudrait s’envoler dans les vents, éperdu !…

Il ouvre alors ses deux ailes, se met en garde
Et se débat dans sa prison,
Mais, vaincu par la lutte, il se calme et regarde
Le grand soleil qui tombe au bout de l’horizon !…