Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/146

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XVII

Combien longues pour le malade les journées ;
Combien longues surtout pour lui les lentes nuits !
Sans répit, toutes les minutes égrenées
Au cadran de l’horloge où tournent ses ennuis !
Que l’horloge, à la fin, un moment s’interrompe !
Toujours le Temps qui s’émiette, impartial :
Bruit de rouage ou de sable, bruit labial ;
Que le silence enfin, avec sa bonne estompe,
Uniformise un peu cette bouche au fusain…
Le cadran, n’est-ce pas le visage de l’Heure ?
Mais où, dans ce visage, est la bouche qui pleure,
Bouche de l’Heure, au bruit cruel et trop voisin,