Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/157

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I

Tels yeux sont des pays de glace, un climat nu
Où l’on chemine sans chemins dans l’inconnu ;
D’autres, des soirs de province pleins de fumées
Où passent des oiseaux aux ailes déplumées
Qui leur font ces plaintifs regards intermittents ;
D’autres vides, mais sous l’influence du temps,
Où la mer de leur âme à flots muets déferle,
Sont rafraîchis, profonds, mobiles comme une eau,
Flux et reflux du lent regard roulant sa perle !

Or tout s’y mire en un reflet double et jumeau :
Ceux-ci gardent le rose ancien d’un couchant rose
Qui leur fut un moment d’amour essentiel