Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/37

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IX.

L’aquarium d’abord ne semble pas vivant,
Inhabité comme un miroir dans un couvent ;
Crépuscule où toujours se reforme une brume ;
Il dort si pâlement qu’on le croirait posthume
Et que les reflets noirs qui viennent et s’en vont
Ne sont qu’ombres sans but sur un lit mortuaire
Et jeux furtifs de veilleuse sur le plafond.

Pourtant dans l’eau, de temps en temps, quelque chose erre,
Circule, se déplie, ou bouge obliquement ;
Des frissons lumineux crispent cette eau qui mue,
— Tels les spasmes de lumière du diamant ! –