Page:Rodenbach - Un précurseur français en Abyssinie, paru dans Le Figaro, 12 août 1898.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

libre et la couleur des voyelles, fut, ensuite, « un des premiers pionniers au Harrar », comme le constate un compte rendu de la Société de géographie. Et il s’y fit apprécier de telle façon par les indigènes que le même ras Makonnen dont le prince d’Orléans vient de nous raconter l’accueil l’avait goûté aussi et dit en apprenant sa mort prématurée : « Dieu rappelle à lui ceux que la terre n’est pas digne de porter. »

C’est une histoire fabuleuse, dramatique et colorée comme un chapitre de l’Ancien Testament, invraisemblable comme les cauchemars de fiévreux, que cette existence de Rimbaud en Abyssinie, et toute sa vie d’ailleurs. Verlaine a eu bien raison de l’appeler « le poète maudit ». C’est l’homme maudit, qu’il aurait fallu dire. Il fut poussé par un