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Page:Rodet - L’algèbre d’Al-Khârizmi et les méthodes indienne et grecque.djvu/11

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déjà ce patriarche des mathématiciens indiens possédait les mêmes notions, et sur bien des points pratiquait les mêmes procédés que nous voyons développés et expliqués de plus en plus clairement par ses successeurs et disciples.

Je me propose, dans les pages qui vont suivre, d’établir ce fait d’une façon irréfutable en ce qui concerné les principes de l’algèbre. J’aborderai peut-être un jour une démonstration analogue pour l’arithmétique, et particulièrement le calcul des fractions ; mais je n’ai point encore entre les mains les documents nécessaires, entre autres le Traité Algorismi de numéro Yndorum qui contient, dit-on, la doctrine de Mohammed ben Mouça sur cette science. Pour le Traité d’algèbre, nous possédons le texte arabe, en une édition assez imparfaite, il est vrai[1], mais enfin que nous pouvons regarder comme suffisamment authentique pour en conclure les méthodes et les notions scientifiques de l’auteur. Aussi ai-je

    duction, p. xliij), en l’an 3179 du kali-youga, dont la première année tombe donc en 3101 ou 3102 avant J.C. ; par suite, Âryabhata est né en 3577 — 3102 ou 475 de notre ère, et a pu commencer à écrire à partir de l’an 500. Le journal de l’École polytechnique contiendra, dans son prochain numéro, un essai de traduction du chapitre ii de l’Âryrabhatîya où sont exposés les principes d’arithmétique, de géométrie et d’algèbre rédigés par cet antique auteur.

  1. On sait que cette édition a été faite par Rosen d’après un seul manuscrit tellement peu soigné qu’il ne portait même pas les points diacritiques, c’est-à-dire (j’ajoute ceci pour la satisfaction des lecteurs qui ne connaissent point l’écriture arabe) les points à l’aide desquels on distingue, par exemple, un b d’un t, d’un th, d’un n ou d’un y, un r d’un x, un f d’un q, etc. J’aurai plus loin à tirer argument de cette imperfection du texte.