Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/20

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J’ai connu plus d’un mariage
Rompu pour cause d’amitié ;
D’amitié feinte, avec partage,
De l’amitié qui fait pitié.

Cache ton bonheur, dit un sage,
Et garde-toi de dire rien
De ta femme ou de ton ménage :
Rien, soit en mal ; rien, soit en bien.

Le malheur vient des confidences
Que, dans un moment d’abandon,
Suscité par des prévenances,
On accorde à l’ami larron.

S’il ne s’agit que d’une plainte,
Cet ami vous trouve ennuyeux ;
Puis, il croit que c’est une feinte
Qui cache un projet ténébreux.

Mais, lorsque cette confidence
Lui décèle un réel bonheur,
Il faut voir le regard que lance
Le dépit qui lui mord le cœur.