Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/29

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Et, devant son chasseur en transe,
Il passe et repasse soudain,
Et les traits qu’Adonis lui lance
Viennent se briser sur son sein.

Puis, tout à coup il se retourne
Et fond sur lui plein de fureur ;
Rapidement il le contourne
Et lui plonge un dard dans le cœur.

Vénus accourt, s’emporte, crie ;
Elle saisit le sanglier ;
Mars apparaît, Vénus s’oublie
Et se met à l’injurier.

« Quoi, c’est toi, Mars, Dieu de la guerre,
Qui, dans cet inégal duel,
As pris cette forme grossière,
Pour venir à bout… d’un mortel !

Va, tu n’es que le Dieu des lâches,
Courant au secours du vainqueur ;
Fi ! va retrouver tes bravaches,
Ensemble vous aurez moins peur.