Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/48

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— Madame, vous m’avez trompée :
J’étais plus heureuse autrefois.
— Que souffrez-vous donc ? dit la fée.
— Toutes les douleurs à la fois…

Et, dans son oubli du passé,
Devant sa bienfaitrice, elle ose,
Montrer son petit pied, froissé
Du pli d’une feuille de rose.

De ce récit, de cette fable,
Voici l’esprit, mon cher lecteur :
L’absence du mal véritable
Engendre la fausse douleur.


LE PÉDANT


Ainsi que le plaisir, la peine est nécessaire :
Sans le soleil, la pluie aurait noyé la terre,
Sans le chagrin, la joie aurait séché le cœur.
C’est la loi naturelle, et cette loi féconde
Commande tour à tour, renouvelant le monde,
La pluie et le soleil, la joie et la douleur.