Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/66

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Il lui conta son ignorance,
Sa faute, puis son repentir,
Et, rasant sa tête d’avance,
Il dit : « Je veux être nazir.

— Mais, mon fils, à quel Dieu sauvage
Parles-tu donc ? Écoute bien :
La dévotion, pour le sage,
N’est pas un but, c’est un moyen.

Dieu n’a nul besoin de louanges,
D’encens, de génuflexions,
De vœux, de prières étranges,
Pleines de contradictions.

Ce qu’il veut, c’est qu’une âme pure,
Libre de toute vanité,
Cherche sa loi dans la nature,
Son esprit dans la vérité.

Que sa vertu spirituelle
Développe son sens moral ;
Que sa pensée habituelle,
Le préserve à jamais du mal.