Page:Roger-Milès - Catalogue de tableaux modernes de premier ordre, 1897.djvu/118

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RODIN (AUGUSTE) 185 — Le Baiser. Lui se dresse, puissant et passionné ; elle, dans ses bras se ramasse, comme si elle voulait rassembler tout son être sur des lèvres. Ils sont là, bouche contre bouche, échangeant en un souffle, presque un spasme, tout ce que la vie a mis en eux d'ardeur sensuelle. On lit ces quatre vers de Théodore de Banville : Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre, Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour, Est fait pour inspirer au poëte un amour Éternel et muet ainsi que la matière. Groupe bronze d'une extraordinaire patine. Il n'en a été fait que quatre épreuves ; le tirage ne devra pas excéder dix épreuves. Hauteur, 70 cent. RODIN (AUGUSTE) 186 — Ève. Debout, les cuisses serrées l'une contre l'autre, la tête baissée, la femme étreint sa poitrine sous ses deux bras, haut croisés ; elle vient pour la première fois de sentir en son être le frisson de l'enfant à venir. Statue marbre. Hauteur, 74 cent.