sélections, en vue d’une étude spéciale, d’une pénétration d’homme, qui s’arrête longtemps aux choses, et ne s’en détache qu’après en avoir déchiffré complètement les caractères. L’étude est achevée ; une autre sollicite la curiosité du collectionneur ; il lui faut faire de la place : il vend.
Ce n’est pas seulement sans un regret qu’il laisse partir tous ses chefs-d’œuvre) qui ont été des compagnons pour lui pendant nombre d’années, je dois même reconnaître qu’il a fallu le solliciter chaudement pour qu’il présentât à la vente l’ensemble de sa collection, sans en distraire quoi que ce soit ; pour qu’il déménageât le grenier où il avait entassé tant de merveilles, en jaloux d’art auquel nul sacrifice ne répugne.
Un grenier ! oui, le grenier le plus hospitalier qui soit : on y venait causer, on y venait entendre causer de peinture et des peintres : c’était un grand atelier, en plein cœur de Paris. On y accédait par deux petites pièces, aux plafonds bas, aux murs garnis de dessins de maîtres et