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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

de votre persévérance d’admiration vis-à-vis d’Agathe ?

— Pourquoi ? pourquoi ? répondit-il avec rage et en continuant de se promener par l’appartement ; c’est parce que j’ai été l’ami de cet infâme, que j’ai exposé ma vie pour lui Mais, interrompit-il, vous ne savez pas tout cela !

— Je sais, Saint-Georges, que vous me trompez, que mon amour n’est plus qu’un fardeau qui vous pèse. Vous parlez de l’ingratitude de ce jeune homme, oubliez-vous donc la vôtre ? Ah ! de ce soir, hélas ! je sais ce que vous valez. Vous ne craignez pas de fouler aux pieds le souvenir de mes bienfaits. Je ne le vois que trop, je ne suis plus rien dans vos souvenirs ; et cependant, continua-t-elle avec hauteur, c’est moi, Saint-Georges, moi seule qui vous ai fait ce que vous êtes. Le titre que vous avez vient de moi, votre place, votre nom…

— Assez, madame, assez ; épargnez-moi l’humiliation des reproches. Si vous voulez m’insulter, même après M. le marquis de Langey, je ne pourrais combattre avec vous à armes égales, je préfère me retirer.

— Pour la rejoindre, n’est-ce pas ? s’écria-t-elle en se dirigeant vers la porte. Vous avez quelque intelligence secrète dans la maison, chevalier ; il vaudrait mieux me le dire. Oh ! si vous me trompez, je me vengerai. Dieu veuille qu’après avoir éprouvé ce qu’était mon amour, vous ne ressentiez pas les effets de ma colère !

— J’ai un rendez-vous, madame, un rendez-vous