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XXX.

La rue Boucherat.

Nous sommes entrés dans le monde comme deux frères ; entrons au ciel de front et les mains entrelacées, et non pas l’un devant l’autre.
(Shakespeare, les Méprises, acte V, scène dernière.)

Au quatrième étage d’une maison située dans la rue Boucherat, au Marais, sur un obscur palier qui reçoit le jour d’une lucarne, un homme gros et court tient le pied de biche d’une sonnette ; on dirait qu’il hésite avant d’entrer.

Sur la porte de ce chétif local est clouée une carte jadis blanche, à demi pourrie par l’humidité ; on y lit ce nom : « Le chevalier de Saint-Georges. »

La Boëssière (c’était lui) agita timidement la sonnette. Platon vint ouvrir et l’introduisit.

C’était un misérable appartement.

Un papier à fleurs dont la bordure tombait du plafond en plusieurs endroits, un meuble de Bergame usé et sali, une glace sans dorures à la cheminée, un carreau glacial pour tout parquet.

Sur un lit de sangle beaucoup trop court et dont