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LA RUE BOUCHERAT.

vous apporte le Journal général de la cour et de la ville ; vous y verrez la nouvelle dénonciatiom d’un horrible complot formé contre les villes de Paris et de Versailles.

— Et la reine ?

— La reine ? Elle est allée à l’assemblée avec le roi… Vous lirez les détails dans le Journal général ; je l’ai acheté cinq sous chez le limonadier Josserand, au Palais-Royal…

— Dites-moi un peu les gens à la mode… Est-il vrai que Garat ait chanté dimanche rue de Cléry, à la Société des Amateurs ?

— Il a mal chanté ; sa cravate l’engonçait trop… Il y a eu banquet, et Chabanon a fait de jolis vers où vous êtes cité avec honneur…

— Voyons, donnez-les-moi… cela fera passer ma médecine. Que c’est bien à vous de m’être venu visiter !

— Écoutez donc je ne suis pas ingrat, moi ; je n’ai point oublié ce que je vous dois… C’est grâce à vous que j’ai amassé une petite fortune. Vous êtes mon premier, mon meilleur, mon seul élève ! Aussi nous partagerons, n’est-ce pas ? Voici un rouleau que je vous apporte ; cela paiera toujours les gages de Platon, qui vous soigne et qui aurait lui-même besoin d’être soigné, car il se fait vieux, ce cher Platon, reprit La Boëssière en examinant l’ancien gérant de la Rose.

— N’est-ce pas le tambour que j’entends ? dit Saint-Georges. Ouvre la fenêtre, Platon.

— Ce n’est rien, monsieur le chevalier. Des imbé-