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Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges, v3, 1840.djvu/188

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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES

de vingt fleurets que j’ai tous rompus, par parenthèse, sur le ventre de ce digne La Morlière !… Je me flatte que cette leçon lui suffit.

— C’est donc M. de Bonnac, ce mousquetaire noir, l’amoureux de la Duthé ?…

— Nullement…

— Saint-Brice ?

— Allez.

— Donadieu ?

— Allez encore… mais j’ai pitié de vous, et ne veux pas vous voir jeter votre langue aux chiens… C’est…

— Pour le coup, j’y suis… Ce grand chevalier de Sainte……

— Ce n’est point un chevalier, mais bien une chevalière. Voyez plutôt ; c’est le chevalier d’Éon !

Le maître d’armes manqua de tomber à la renverse…

— C’est ma foi vrai !… la Gazette annonce en effet son arrivée à Paris.

— Et c’est moi qu’elle choisit à son débarquement de Calais, vous le voyez.

— En ce cas, pourquoi éviter l’assaut public ? Mlle d’Éon ou M. d’Éon tire assez bien pour n’avoir point la modestie ou la prudence de votre inconnu.

— Mon cher professeur, les chevalières ont des caprices !… C’est, à ce qu’il paraît, une conversation intime… une manière de reconnaissance comme dans la franc-maçonnerie…

— Vivat ! j’ai bien envie de prévenir Pomard et