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LE PALAIS-ROYAL

sollicitation de Mme de Montesson. Il était de toutes les chasses de Gennevilliers, du Raincy et de Villers-Cotterets. Mme de Montesson l’avait aimé, et la meilleure preuve des dangers qu’elle voulait bien encourir pour M. de Valence est le fameux tête-à-tête de Sainte-Assise, si brusquement interrompu et si astucieusement dénoué par l’épouse du duc d’Orléans. Cette comédie, où elle se montra meilleure actrice que sur son théâtre, n’avait point altéré l’amitié de M. de Valence ; il est vrai de dire aussi que Mlle de Genlis, qu’elle lui imposa, était de bonne famille, riche héritière, et plus riche certainement que M. de Valence.

Avant M. de Valence, et aussi avant le sérénissime hymen de monseigneur le duc d’Orléans, Mme de Montesson avait distingué M. de Guines. M. de Guines était comte, il était beau parleur, il chantait au clavecin. Mme de Genlis ne cachait pas son faible pour lui ; il n’avait qu’un tort, celui de parler toujours du roi de Prusse, ce qui donna à Philippe d’Orléans, dont il gênait déjà la flamme amoureuse, l’idée ingénieuse de l’écarter et de le nommer ambassadeur en ce pays.

Venait ensuite au rang des séides de Mme la marquise un énorme capitaine au régiment de Royal-Cravate, M. Gabriel d’Osmond, le malencontreux ou le brise tout, comme l’appelle quelque part la spirituelle marquise de Créquy ; c’était lui qui cassait le mieux les porcelaines et les magots de la Chine, lui encore qui faisait lever ou baisser trop tôt la toile pour les spectacles de Mme de Montesson, ce qui lui occa-