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Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges, v3, 1840.djvu/88

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LE CHEVALIER DE SAINT GEORGES.

— Vous trouvez-vous mal, madame, lui avait demandé Mme de Blot, qui se croyait toujours à deux doigts de la mort et portait sans cesse un flacon d’eau de Luce à la campagne.

— Pas le moins du monde, madame de Blot, avait sèchement répondu Mme de Langey, suffoquée de ce que son interlocutrice ne l’avait pas appelée madame la marquise.

Mme la comtesse de Blot aurait pu répondre pour sa justification qu’elle ne connaissait pas Mme de Langey. En revanche Mme de Montesson, sa bonne amie, s’en vint droit à elle et la remercia d’être venue à Sainte-Assise.

— Pour une nouvelle débarquée d’Angleterre, vous êtes bien courageuse, bonne amie ; c’est une persécution, une destinée ! je n’ai pu répondre à aucune de vos lettres, monseigneur en est témoin.

— Oh ! pour cela oui ! madame la marquise, dit le duc d’Orléans en insérant, sans respect aucun, dans la jolie petite tabatière du chevalier de Bonnard de gros doigts rouges qui parvinrent à en extraire une prise digne des naseaux d’un Suisse… — Nous sommes très-occupés au Palais.

— Et vous êtes venue avec M. le contrôleur général, ma bonne amie ?

— Oui, bonne amie ; il est là, dans cette embrasure le voyez-vous ? Il cause avec MM. de la Borde et Boulin.

— Et votre fils ?

— Je l’attends ; il a dû partir à cheval ce matin même. Il m’a promis d’être exact.