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Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges, v3, 1840.djvu/99

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LE LABYRINTHE.

vous ne sauriez y manquer d’emploi. M. le marquis de Langey était malheureusement en défaveur sous le feu roi ; il y a encore trop de créatures de la Dubarry pour que vous puissiez réussir dans une demande. Sa majesté, qui m’a fait l’honneur de m’admettre dans ses conseils, a bien voulu elle-même me faire toucher du doigt ces obstacles ; ils sont tels que je ne vois, malgré son désir royal pour vous, qu’un parti ; ce parti est celui qu’ont pris MM. de Durfort, de Valence, de Blot et autres, c’est de vous faire admettre dans la maison d’Orléans. Mme la marquise de Langey est amie de Mme de Montesson, monseigneur le le duc de Chartres est votre aîné, il ne pourra manquer de devenir votre protecteur ; il ne vous refusera pas une place à laquelle il y a beaucoup d’utile et d’agrément attachés, et qui exige autant de noblesse que de tenue. Vous êtes bien fait, vous avez la terre de Brevannes, dont je vous ai assuré les rentes à titre d’ancien ami de M. de Langey, vous aimez la chasse (du moins vous l’aimiez il y a deux mois), je ne vois qu’une charge dans les chasses du duc de Chartres qui puisse vous aller. Vos antipathies particulières et vos idées de repos doivent céder devant la nécessité d’un emploi qui vous mettra sur la voie d’un mariage convenable à votre titre. Votre fortune, il est nécessaire de vous l’apprendre, s’amoindrit de jour en jour. Consentez à nous suivre demain à Sainte-Assise, et mes efforts, réunis à ceux de Mme de Langey, vous prouveront si nous avions à cœur de réussir. »

Pendant ce discours de M. de Boullogne, Maurice avait tenu les yeux constamment baissés. Il ne pen-