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Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges V1, 1840.djvu/168

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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

— Cela est vrai.

— Et on le dit fort empressé près des dames, pour un contrôleur général des finances de sa majesté.

— Les occupations de M. de Boullogne ne lui laissaient guère le temps de s’occuper de bagatelles à Paris… reprit sèchement Mme de Langey.

— Mais à la Guadeloupe, il a eu des aventures…

— Vous croyez ?

— Quand ce ne serait que celle arrivée à ma cousine de Fleury !… Écoutez donc, M. de Boullogne, à son âge, est encore fort bien ; il a la main royale et le port très-noble… Son esprit…

— Chère baronne, je veux dire chère parente, seriez-vous en instance près de lui pour affaire de son département ?

— Non pas que je sache ; mais j’ai entendu dire par ma cousine qu’il accordait assez volontiers… Le menu de ses dîners rappelle ceux de M. de Beaujon. Après tout, ses nègres étaient fort heureux là-bas, on en disait ce que l’on dit ici des nègres de M. de Galliffet[1]… Je suis enchantée de savoir qu’il a connu à la Guadeloupe feu M. le marquis…

— Ainsi, continua-t-elle en s’éventant, vous voilà par votre deuil condamnée, ma chère, à regarder seulement nos fêtes ! cela est vraiment dommage, surtout avec ces diamans que je vois là, et qui sont d’une richesse !…

— Finette ! s’écria d’un air grondeur Mme de Langey en sonnant sa mulâtresse, pourquoi n’avoir

  1. « Heureux comme un nègre à Galliffet », disait-on en effet alors à Saint-Domingue.