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Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges V1, 1840.djvu/214

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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

— Comme ma femme ! continua Tio-Blas, dont les lèvres bleuâtres tremblaient.

— Tio-Blas, vous n’y songez pas !

— Je viens réclamer une promesse… j’ai compté sur vos sermens, Caroline ; vous devez être ma femme, vous la serez !

— Tio-Blas, respectez mon deuil, si vous ne me respectez pas moi-même. Tout doit finir entre nous, je ne m’appartiens pas. Oui, je vous avais promis ma main, cela est vrai, mais en d’autres temps… Aujourd’hui je dois rester veuve…

— Veuve à vingt-cinq ans ! veuve en aimant le luxe et les pierreries ! dit-il avec un rire étouffé. Car vous aimez les pierreries, marquise, je ne l’ai point oublié !

— Tio-Blas !

— C’est pour cette raison que je veux vous emmener avec moi — chez moi — à San-Yago ; — vous y verrez des mines ; des bassins d’or. Vous auriez tort de me refuser ; Caroline, mon habitation est moins splendide que la vôtre, mais on s’y plaît. Nous repasserons de là en Espagne, si vous voulez. Acceptez-vous ?

— La marquise de Langey épouser un simple marchand !

— Le nom de ce simple marchand, Caroline, vaut peut-être bien celui d’un contrôleur général de France. Que dites-vous de celui-ci, le comte de Cerda !

— Vous, le comte de Cerda ?

— Oh ! cela vous étonne ! Don Juan Alvarez d’Al-