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Page:Rohan - Les Lucioles, Calmann-Lévy.djvu/184

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LES ABOYEUSES.


Elle avait soif : voyant un seau,
Elle implora des lavandières
À la fontaine, un verre d’eau.
Elle était humble en ses manières.

Au lieu de tendre la boisson,
Excitant sur la voyageuse
Leurs chiens hargneux de leur bâton,
Ceux-ci mordent la pauvre gueuse.

Alors s’élevant dans les cieux
La Vierge (car c’était bien elle)
Dit : « Femmes sans cœur ! en ces lieux
Vous aboierez, race cruelle ! »

Depuis lors, ainsi que des chiens,
Leurs filles et leurs descendantes
Ont aboyé. Moi, tous les miens,
Les entendons le long des sentes.