Page:Rohan - Les Lucioles, Calmann-Lévy.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
LA NAISSANCE DE L’ARUM.


« Je ferai resplendir le corail et la perle,
« L’écaille des poissons au reflet argenté ;
« Et le concert des vents qui sur l’onde déferle,
« Murmurera soudain un hymne à ta beauté ! »

Et le dieu dit encor : « Vidons la coupe ensemble ;
« En nos libations, chantons, chantons l’amour ;
« Comme deux albatros qu’un coup d’aile rassemble,
« Neptune jeune et vieux t’aimera tout le jour. »

Damalis le suivit rayonnante et charmée.
Mais une néréïde enlaçant son beau corps
Tout à coup but le sang de la mortelle aimée,
Qu’un dieu même ne pût arracher à la mort.

Choisissant des trésors aux récifs des naufrages
Neptune recueillit bracelets et colliers,
Et la tulipe noire et de blancs saxifrages,
Et la plume si lisse au cou des doux ramiers.