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Page:Rohan - Les Lucioles, Calmann-Lévy.djvu/206

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LA BÛCHE DE NOËL DE BÉBÉ.


« Il va bientôt chanter, n’est-ce pas ? » dit Pierrot.
« Mais non, trésor chéri, la bête est empaillée.
« Il ne parle pas plus que ce petit fagot
« Composé de sarments et de vigne taillée ! »

Désappointé, l’enfant jeta la bûche au feu,
La mousse dans la cour, les fleurs par la fenêtre ;
Bientôt dans l’âtre on vit la flamme au reflet bleu,
Et dans ce flamboiement la boîte disparaître.

« Mais pourquoi, dit la mère, avoir tout bousculé,
« Jeté le houx, l’oiseau, la mousse dans la fange,
« Avoir souillé cela quand le reste est brûlé ?
« Que c’est dommage, enfant, tu n’as rien en échange ! »

Alors, penaud, bébé réfléchit un instant,
Et l’enfantine voix se fit très suppliante.
« Oh ! maman, chante, toi ; sois mon oiseau vivant,
« Une fleur de bonté, suave, caressante ?