Page:Rohan - Les Lucioles, Calmann-Lévy.djvu/48

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Une douce fillette en sa robe de lis,
De blanc toute vêtue et blanche dans son âme,
Sous son voile de lin, marchait sur les iris.
Les jasmins, les bleuets, en portant l’oriflamme.

La prière était pure en son cœur de cristal ;
Et la sublime enfant, songeant à sa patrie.
S’offrit en holocauste à son pays natal.
Car elle aimait la France avec idolâtrie.

Le ciel n’exauça pas son suprême désir,
Et la France souffrit d’une grande tourmente.
On la persécuta voulant la pervertir ;
On frappa ses agneaux du glaive d’épouvante.

Le vent d’hiver monta, bourrasque sur les feux,
Et l’on souffrit beaucoup sur notre pauvre terre ;
Victimes et bourreaux la sentirent chez eux ;
Puis le calme revint : liberté, paix, lumière !