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Page:Rohan - Les Lucioles, Calmann-Lévy.djvu/82

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EN SA FLEUR, EN SON FRUIT.


Dix ans plus tard un être en sa mâle beauté
Passa sur son chemin au déclin de l’année,
Celui qu’on reconnaît alors qu’en son été
L’âme avait attendu depuis qu’elle était née.

Les prés étaient dorés, la fauvette chantait ;
Le lin bleu se penchait ; sur lui les coccinelles
Se posaient doucement et le trèfle étalait
Son incarnat brillant auprès de tiges frêles.

Et la main dans la main, ils allèrent tous deux
Montant, montant toujours le sentier de la vie,
L’amour illuminait ce qu’ils avaient en eux,
Lui, chêne fort et beau — elle tendre et ravie.