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POÈME CAUCASIEN.


Portant la sainte image ; il élève la voix.
Et parle sagement à la foule inhumaine,
Prêchant la paix, le calme, ayant en mains la croix ;
Mais on n’écoute pas ; un insurgé l’enchaîne,

Un assassin s’approche, il poignarde le saint !
Et le saint lui pardonne en sa grande clémence.
Il chancelle, il s’affaisse et son regard s’éteint,
Sa fille près du mort tombe sans connaissance.

Orage des bourreaux inconscients du mal,
Aveuglés par la haine et menés par un homme
Comme un troupeau de bœufs, ainsi que l’animal
Allant toujours devant, pauvres bêtes de somme !

La nature insensible au crime, à ses fureurs
Renouvelle la vie en sa terre, en son onde ;
Les parfums ont semé d’exotiques langueurs,
L’insondable travail poursuit l’œuvre féconde.