Page:Rojas - Lavigne - La Celestine.djvu/83

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quiconque fait attendre le résultat de ses promesses semble regretter ce qu’il a offert33.

Parmeno. Que lui a-t-il donné, Sempronio ?

Sempronio. Cent pièces d’or.

Parmeno. Hi, hi, hi !

Sempronio. La mère t’a parlé ?

Parmeno. Oui, silence.

Sempronio. Eh bien, en quels termes sommes-nous ?

Parmeno. Comme tu voudras ; j’en suis encore tout étourdi.

Sempronio. Ce n’est rien, je t’étourdirai bien autrement.

Parmeno, à part. Ô mon Dieu ! il n’y a pas de pire ennemi que l’ennemi de la maison.

Calixte. Va donc, mère, revoir ta demeure, puis reviens m’apporter tes consolations.

Célestine. Dieu soit avec vous, seigneur !

Calixte. Dieu t’accompagne !




ACTE DEUXIÈME


Argument : Calixte, après le départ de Célestine, s’entretient avec Sempronio. Impatient comme le malheureux auquel on a rendu l’espérance, chaque instant lui paraît un siècle. Il envoie Sempronio presser Célestine de s’occuper du projet qu’elle a conçu. Parmeno reste auprès de Calixte et tient conversation avec lui.


CALIXTE, SEMPRONIO, PARMENO.

Calixte. J’ai donné cent pièces d’or à la vieille ; ai-je bien fait, amis ?

Sempronio. Parbleu ! si vous avec bien fait ! Outre que vous avez porté remède à vos maux, vous avez fait une chose méritoire. À quoi est utile la fortune si ce