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Page:Roland - Palmira, 1801, tome 2.djvu/45

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PALMIRA.

contre son adversaire qu’à la profonde corruption de ce dernier. Il se dissimulait qu’un accès de jalousie l’avait autant enflammé que ce noble motif. Comme Cramfort l’avait observé, la nuance était peu marquée entre l’époux d’Arabel et l’amant de Simplicia. Cependant, si l’apparence était la même, le but n’était pas également coupable. Abel pouvait être un insensé ; mais jamais il n’avait formé le projet d’être un séducteur ; et il se jugeait digne de pouvoir se conduire comme un frère, de servir d’appui à Palmira ; et, si cet événement pouvait lui rendre son estime, de quel poids il délivrerait son cœur !

Cette scène entière s’était passée sans être remarquée de personne.