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Page:Roland - Palmira, 1801, tome 2.djvu/52

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PALMIRA.

l’instant avec sir Abel. Elle redoute d’affliger inutilement sa mère ; elle sent bien que Simplicia ne peut que s’inquiéter avec elle. Revenant donc rejoindre ladi Mathilde, se soutenant à peine, ses yeux exprimant plus que de l’agitation, elle se jette sur un fauteuil, disant : Je ne vois aucun moyen de prévenir le terrible événement que nous redoutons. Pleurons, affligeons-nous d’avance ; car je serai fatale à votre frère. Le malheur est attaché à mon existence, et qui s’y intéressera sera frappé comme moi.

Mathilde fut émue de cette idée lugubre ; mais un instant de réflexion remit cette aimable femme, qui, sous des dehors frivoles et légers, savait cacher une ame forte et courageuse.