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Page:Roland - Palmira, 1801, tome 4.djvu/102

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PALMIRA.

sentit-elle bien que son arrêt de mort l’eût moins affectée qu’une pareille nouvelle. Il lui sembla que, malgré ses malheurs, un lien secret l’avait attachée à la vie jusque-là, et que cet instant venait de le rompre à jamais. Réellement, le sentiment tendre, exalté, qu’elle avait conservé à Abel devenait un crime, puisqu’il était l’époux de Simplicia. Elle ne pouvait plus aimer. Ah ! jeune infortunée ! on conçoit le vide affreux de ta douloureuse existence. Anéantie, prête à fondre en larmes, elle cherchait un prétexte pour se retirer quand la duchesse la pria d’écrire, sous sa dictée, à son fils. Assurément elle n’était pas en état ; ensuite, redoutant que son écriture ne fût recon-